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Départ pour les CAMERON HIGHLANDS
Je n’aime plus me lever tôt, mais les transports n’attendent pas. Alors debout à 5h30, et attente dans le hall de l’hôtel jusqu’à 7h30 que le minibus de ramassage de touristes pour aller à la station centrale.
De là, prise d’un bus pour aller de l’autre côté de la ville.
Reprise d’un autre bus, de bon confort, pour faire environ la moitié du trajet.
Arrêt à la gare routière d’IPOH.
Autre bus à prendre.
A chaque fois,déchargement et rechargement des sacs à dos dans la soute à bagages, avec nos petits bras musclés. On n’est pas dans les navettes Air France ...
Pas le même prix non plus !😄
S’en suit une bonne portion de route absolument somptueuse. Jungle dense, montagnes à l’infini . La nature est forte, très forte. Jamais encore vu une telle masse compacte de végétation. Sublime !
les kilomètres passent,
Et puis, et puis, le choc !
Imaginez vous en pleine jungle, dans une sorte d’eden...
Passé IPOH, une zone sur des dizaines de kilomètres est consacrée à l’extraction de roches.
Les montagnes sont les unes après les autres excavées. C’est un paysage de desolation, un massacre 😞
Soudain, des immeubles sordides jaillissent de toutes parts, et surtout des serres géantes recouvrent la quasi totalité des montagnes. Un décor de cauchemar qu’on ne peut même pas imaginer dans ses nuits les plus sombres. Une sorte d’apocalypse de tunnels en plastiques, ressemblant à des usines délaissées. Il n’y a plus de vert mais du gris grisâtre !
Beaucoup d’habitations bien sûr, et pas du meilleur goût. Il faut bien que tout se petit monde se loge.
Car il s’agit bien ici d’une véritable « industrie « . Des pépinières gigantesques épousant tous les flancs de montagnes, pour fournir des fraises, des légumes, des cactus même. On est loin du val de Loire !
La destination de Tanah Rata approche, et c’est là ce qui m’inquiète ! Car je n’ai pas fait autant de route pour voir ces horreurs ...
En fait les Cameron Highlands est la station de montagne de Malaisie.
Cest la région des plantations de thé, hautement réputées, constituant un décor exceptionnel, façonné par la main de l’homme. Cette nature, la qualité du sol et le climat tropical humide tempéré en font une région idéale pour la plantation des théiers.
Les Anglais au siècle dernier , y feront leur terrain de jeu, fuyant les torpeurs habituelles de Malaisie. Un peu d’air frais ne nuit à personne, surtout à nos amis Britanniques. Aussi, ils y implanteront un golf, des villas de luxe, et tout le nécessaire pour faire de cet endroit la capitale du mieux vivre au frais !
maintenant, les Malaisiens sont extrement friands de cette région. Les week-ends sont saturés, la circulation impossible et des queues partout.
je n’ai pas connu cela du tout, heureusement, car j’étais en semaine et hors saison.
...
Tanah Rata (lieu de départ des excursions pour les plantations) s’avère très très moche, constructions anarchiques, commerces à tout va.
Une déception intense me prend.
J’arrive à ma guesthouse EIGHT MIMPITRI (pas terrible du tout) sous une pluie battante qui ne cessera que 3 heures plus tard.
une nuit de sommeil ne fera pas de mal avant de passer aux choses sérieuses.
Préliminaire avant la visite, qui m’a bien fait rire... jaune ... car je n’avais plus de chaussures de marche. Je dois remercier tout particulièrement Décathlon, qui m’a vendu une paire de sandales de marche, mais avec deux pieds gauche !
La preuve !!!!!!!!
VISITE DE LA PLANTATION BOH
La visite de l'usine est très succinte, mais ce sont surtout pour les paysages qu'il faut venir, éventuellement pour acheter du thé.
Celui-ci i est le plus vendu en Malaisie.
moi, je l’ai acheté pour la très jolie boîte 😜
Cela dit, notre propre guide nous a expliqué que la région des Cameron Highlands ne produisait que du thé noir (la plus basse qualité). Aucun thé vert ni blanc à Forceriori, l’altitude n’étant pas assez importante.
la MOSSY FOREST
Le lendemain en 4x4, nous nous « aventurons » en montagne, en laissant sur le côté toutes ces constructions hideuses, ces supermarchés -jardineries recouvertes de.plastiques usagés (que du bonheur, je vous dis)
et puis,enfin la montage vierge, ou presque!
Comme son nom l’indique, cette forêt est couverte de mousse, une mousse très fragile, au point que les autorités ont décidé de nous mener par la main sur des sentiers balisés, ou plutôt faits de planches, et de passerelles, jusqu’à arriver au mont BRINTCHANG à 2032 m d’altitude.
On aurait du avoir un panorama exceptionnel, mais la vue était partiellement bouchée ce jour là. Dommage ! Quelques explications sur la pousse des arbres en altitude. Pas moyen de les dater réellement tellement ils sont compressés. Aucune marque circulaire visible lors de la coupe.
Néanmoins de bien beaux paysages sur la route pour y arriver.
Le vert tendre des pousses de thé me font penser au vert des rizières.
Que c’est beau. Forêt primaire, une jungle très touffue, laissant apparaître de ci delà des arocaria et fougères arborescentes de toute beauté.
Les îles Perenthian.
Nous avons un « capitaine » de vaisseau qui à part sa peau bien bronzée et sa clope sur la tête, a du dans un temps lointain faire partir de la famille Fangio. A fond la caisse ! On est secoué, tapé, dans sa coquille de noix aménagée en hors-bord, mais ça le fait mourir de rire.
Ça doit faire partie de ses plaisirs quotidiens que de voir la réaction de ces pauvres touristes hébétés après une longue journée de bus.
Il dépose chacun d’entre nous devant son hôtel. Bien pratique.
Mais on comprend vite pourquoi. En fait, les îles sont recouvertes d’une jungle très dense, ou n’existe pratiquement pas de sentier. Donc aucune possibilité d’aller d’un point à un autre si ce n’est qu’en bateau-taxi.
Mon hôtel, le Cozy resort, est très moyen, mais pas grand choix, car ceux qui étaient sympas étaient tous complets. Et une fois sur place, à moins d’avoir un chauffeur attitré 😜, pas moyen tellement d’aller d’hôtel en hôtel pour faire son choix, car on sait bien qu’entre ce qui est proposé par Internet et la réalité, il y a quelques bémols.
De plus, j’apprends qu’il n’y a pas d’internet dans mon hôtel, ni dans les chambres ni à la réception ni au restaurant ... alors ça, pas acceptable ! On me dit gentiment d’aller au bar un peu plus loin pour me connecter.. de la à imaginer que c’est le même propriétaire qui remplit son bar de cette façon ...
Je ne suis pas contente du tout, et la mauvaise humeur me gagne, pourtant j’ai appris à être zen depuis quelques années, mais l’arnaque je n’aime pas.
Ça a du se voir...
Le lendemain matin, une jeune fille à la réception me dit qu’elle est désolée pour internet et qu’elle comprend ma gêne, puisque j’avais avancé que j’en avais besoin pour mon travail (et c’était vrai).
Elle me propose de me connecter sur son forfait perso. Ça, c’est gentil !
Du coup, la journée a bien commencé et le sourire revenu, je décide de passer la journée sur TURTTLE BEACH, plage déserte au nord de l’île.
Je vous laisse juger.
Nous étions 3 sur la plage le matin, un petit peu plus l’après midi, mais que du rêve. Sable comme de la farine, eau translucide, turquoise, et chaude à souhait. En plus le décor est superbe, puisque cocotiers, de l’ombre à gogo si on le souhaite, et les rochers comme aux Seychelles. Bref de quoi bluffer !
Bien sûr, joli coup de soleil en fin de journée ... je longe les murs qui n’existent pas !😄
Ici, pas de préoccupations, sinon se laisser vivre, écouter le ressac de l’océan, lire un bon bouquin, puis se rafraîchir dans une eau à 30°, éventuellement saluer les poissons aux couleurs impossibles ...
Ici le temps donne l’impression de s’égrener plus lentement qu’ailleurs, comme si le lieu était traversé par un fuseau horaire parallèle.
Je pense soudain à ce concept grec, le kairos, signifiant l’instant crucial, l’art de saisir le moment, la capacité à ne pas laisser passer sa chance...
Allez, on ferme les yeux, et on demande au temps de s’arrêter là ...